1) Jailli de nulle part, un arbre se dressait
Immense, majestueux, il cachait presque le ciel
Que, de ses amples branches, il semblait supporter
Quand revenait le jour on pouvait observer
Ce que son dru feuillage peinait à cacher
Accueillant et prospère, cet arbre portait la vie
2) Saison après saison, qu'il plût ou bien ventât,
Des nids disséminés émanait une musique
Un gazouillis paisible témoin de joie d'y vivre
Il arriva parfois qu'une vive bourrasque
Cette fragile harmonie soudain déconcerta
Aux éléments furieux il répondait colère
3) Et c'est un jour d'automne que le temps d'un éclair
Notre arbre bien usé tomba sans prévenir
Laissant donc orphelins ses aimables convives
D'abord abandonnés les oiseaux découvrirent
La présence d'une forêt, en amont de notre arbre
Non sans hésitation ils s'y aventurèrent
4) Toutes leurs appréhensions sitôt furent balayées
Car d'autres congénères déjà bien installés
Surent d'emblée leur offrir leur hospitalité
Ainsi dans la vraie vie, quand mon père nous quitta
J'eus l'heureuse surprise les siens enfin de rencontrer
Et par là même enfin une famille d'y gagner
